Le revirement de la politique commerciale américaine en faveur d’un processus de négociation (hors Chine) de 90 jours a permis une fragile stabilisation des marchés des actions. Les enjeux économiques et financiers de la confrontation sino-américaine focalisent désormais l’attention des investisseurs, mais aussi de la Réserve fédérale américaine.
Conduit à recalibrer sa guerre commerciale du fait des réactions de plus en plus négatives des marchés financiers, Donald Trump focalise son action sur un pays, la Chine, contre lequel il est sûr d’avoir un soutien politique. La faisabilité économique de l’opération reste cependant douteuse. Pris au pied de la lettre, les droits de douane extravagants annoncés par les deux pays, autour de 100%, sont l’équivalent d’une interdiction administrative de commerce bilatéral (graphique 1).
Si ces droits de douane s’appliquaient définitivement sur tous les biens, la Chine perdrait au pire plus de 400 milliards de dollars d’exportations, alors que les Etats-Unis ne perdraient « que » 150 milliards. Mais en réalité les Etats-Unis dépendent désormais plus de la Chine que la Chine ne dépend des Etats-Unis (graphique 2). Les industriels américains sont par exemple trois fois plus dépendants des intrants chinois que les industriels chinois des intrants américains. Une partie de l’industrie américaine ne pourrait donc plus produire (sauf à perte), ses intrants chinois devenant hors de prix. Quant aux distributeurs
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