GÉRER UN CLUB AU JOUR LE JOUR
Une fois le club créé, sa vraie vie commence et il faut tout de suite la démarrer sur des bases saines. Le club ne réussira que si tout le monde y met du sien et pas seulement les membres du Bureau. Un club d’investissement est aussi un apprentissage social auquel tout le monde doit participer. Disons-le tout net : si vous n’êtes pas prêt à jouer le jeu, alors il vaut mieux laisser tomber avant même de commencer. Etre ignorant en matière de finance n’est absolument pas un handicap. Les clubs les plus performants sont souvent composés de néophytes. Mais des débutants qui ne demandent qu’à apprendre.
Toute la vie du club va s’articuler autour de la réunion mensuelle qui va lui insuffler son rythme. C’est tout au long de ces rencontres périodiques que le travail et la compétence des clubistes vont se développer, l’expérience viendra progressivement au fur et à mesure que le portefeuille investi prendra de l’ampleur.
La réunion mensuelle
Cette terminologie n’est pas très satisfaisante car elle ne correspond plus vraiment à la réalité. Certes, une grande majorité de clubs se réunissent toujours physiquement une fois par mois, certains ne s’interrompant même pas pendant l’été. Mais une proportion non négligeable a mis en place des réunions plus rapprochées : une fois toutes les trois semaines ou tous les quinze jours. Surtout, à l’ère d’Internet, il n’est plus rare que certains clubs tiennent des réunions en ligne, en particulier en période de forte volatilité des marchés. Ce qui est très fréquent aujourd’hui. La F2iC met d’ailleurs à la disposition des clubs et de leurs membres une structure virtuelle – l’Espace Club (rubrique Club/votre Espace Club) – qui leur permet de gérer leur club à distance. Attention, toutefois, de ne pas tomber dans le travers du tout Internet. Le club d’investissement est avant tout un engagement social et pédagogique qui nécessite que ses membres se rencontrent régulièrement.
C’est pourquoi la réunion mensuelle est au cœur de son activité. Mal la préparer, c’est risquer d’en amoindrir l’efficacité. Ne pas y assister, c’est risquer de se marginaliser et de perdre rapidement pied. En fait, que vous soyez membre du Bureau ou simple clubiste, vous devez considérer votre club comme une société de gestion engagée dans des transactions financières et la réunion mensuelle comme son conseil d’administration. Son rôle est d’en fixer les orientations stratégiques, d’en suivre les évolutions et de contrôler l’action du Président. Si vos rencontres mensuelles sont bien organisées et que les débats bien menés, l’évolution de votre portefeuille s’en ressentira de façon très positive. L’expérience montre que les clubs d’investissement qui prennent un grand soin dans l’organisation de leur réunion mensuelle affichent des performances supérieures. C’est dire si elle est importante.
Vous pouvez vous rassembler n’importe où, à condition que cet espace soit suffisamment grand pour vous recevoir tous. Il est très fréquent que les débats se déroulent à tour de rôle chez chacun des membres, ou bien dans un café ou un restaurant qui aura été réservé pour l’occasion. N’hésitez pas à faire preuve d’imagination et de débrouillardise. Les clubs de l’Université du temps libre de Bordeaux arrivent à l’occasion à trouver des salles publiques qui sont mises à leur disposition gracieusement. Enfin, l’intermédiaire financier ou le conseiller en gestion de patrimoine joue parfois un rôle non négligeable dans la fourniture d’un local adéquat. Même si les clubs qui ont avec leur banque une relation forte font figure d’espèce menacée, nombreux sont ceux qui ont la possibilité de disposer d’un espace dans une agence bancaire ou dans une société de gestion. Pour ces clubs, cette proximité est une source exceptionnelle d’information et d’analyses.
Quant à la teneur des débats, un conseil : Soyez court ! Inutile de vous lancer dans des discussions interminables, vous risqueriez de lasser. N’oubliez pas que le but principal de la réunion est de faire le point sur les comptes, de passer en revue la performance du club et d’adapter sa stratégie en fonction des conditions de marché et des liquidités qui arrivent sur le compte. Vous devez donc vous fixer un objectif de temps: ne pas dépasser plus de deux heures à chaque séance.
Autre recommandation : commencez votre réunion à l’heure. Le président ne doit pas faire attendre ceux qui ont fait l’effort d’être ponctuels. Il est important qu’il entre tout de suite dans le vif du sujet. Voici un petit « vade-mecum » sur la façon dont une réunion de club d’investissement peut se dérouler :
- Le Président lit l’agenda de la séance qui comporte les points spécifiques à examiner.
- Le Secrétaire établit la liste des membres présents ou excusés. Après s’être assuré que tous les clubistes ont bien pris connaissance du procès-verbal de la réunion précédente, il le leur soumet pour approbation.
- Suit un commentaire rapide sur l’évolution de la conjoncture boursière et économique depuis la dernière rencontre. Cet exposé peut être assuré par le Président ou, le cas échéant, par un animateur/invité extérieur. Il doit être accompagné de quelques prévisions et analyses recueillies dans la presse.
- Une quinzaine de minutes peuvent être consacrées à un exposé sur une technique boursière ou un secteur d’activité qui aura été confié la fois précédente à un groupe de travail de deux ou trois personnes maximum.
- Le Trésorier fait un point sur la situation du portefeuille en se basant sur les cours de clôture de la veille de la réunion et distribue aux présents un état du compte qui comprend la liste des valeurs, le montant des liquidités disponibles et la quote-part de chacun.
- Commence alors une phase de discussion pendant laquelle tous les membres font part des événements sur les secteurs et valeurs qu’ils suivent. Il est important que tout ceux qui ont des choses à dire puissent s’exprimer.
- Les clubistes passent ensuite, le cas échéant, au choix des nouveaux titres à intégrer dans le portefeuille et de ceux qu’il convient de vendre. Chaque décision fait l’objet d’un vote dont les règles sont fixées dans les statuts. Le Trésorier doit s’assurer que les ressources du club sont suffisantes pour que les décisions prises soient applicables.
Du bon usage des réunions exceptionnelles
Un événement imprévu et important peut rendre nécessaire la tenue d’une réunion en dehors du calendrier préétabli. Celle-ci suppose toutefois un certain formalisme qui en accentue le caractère exceptionnel. En effet, elle doit être convoquée à l’initiative d’un quart des membres, qui devront adresser à chaque clubiste une lettre recommandée avec accusé de réception et ce quinze jours avant la date prévue en précisant l’ordre du jour de cette convocation. Une telle réunion exceptionnelle peut être convoquée pour statuer sur :
- L’exclusion d’un membre,
- L’admission d’un nouveau membre,
- La révocation du bureau du club.
Autant de points qui peuvent également être traités lors des réunions régulières mais qui exigent l’unanimité des voix des membres présents ou représentés.
Quelles sont les règles de vote ?
Excellent exercice de démocratie et de vie en société, le club d’investissement fait largement appel à l’exercice du droit de vote. Hormis lors de la constitution du club, la participation de l’ensemble des clubistes ou l’unanimité des votants ne sont jamais requises. La majorité simple des présents (ou représentés) suffit. D’où l’importance de l’assiduité. Toutefois, rien n’empêche un club d’insérer dans ses statuts des règles de votes plus contraignantes lorsque des décisions exceptionnelles doivent être prises telles que l’exclusion d’un membre ou l’élection ou la révocation du Bureau.
Les règles de vote sont fixées par l’article 11 des statuts du club. En fait, les clubistes ont le choix entre deux options :
- Un membre = une voix.
- Le poids électoral de chaque membre varie en fonction du nombre de parts qu’il détient.
La première solution est plus simple à appliquer et correspond mieux à l’esprit du club d’investissement. Elle s’est d’ailleurs très largement imposée. Mais la seconde a également sa raison d’être en particulier dans les clubs qui fonctionnent avec des cotisations variables ou dans le cas de l’arrivée tardive de nouveaux membres aux quote-parts moins élevées.
Exemple :
Un club comprend 12 membres fondateurs qui ont accumulé chacun 60 parts et 6 membres arrivés plus tard et qui détiennent chacun 25 parts. Le nombre total de parts est donc de : (12 X 60) + (6 X 25) = 870
Si, lors d’une réunion mensuelle, 4 membres fondateurs et les 6 membres récents sont présents, la majorité simple sera donc de : ((4 X 60) + (6 X 25))/2) + 1 = 196 parts
Quelle que soit la solution retenue, le vote se fait généralement à main levée.
Le rôle du Bureau
Il tient un rôle central dans la vie du club. Les trois personnes qui le composent – le président, le trésorier et le secrétaire – vont le faire fonctionner et organiser le rôle de chacun de ses membres. Choisis parmi les clubistes, ils sont élus à la majorité simple pour un an renouvelable. Le bureau peut être plus large, le Président et le Trésorier pouvant avoir chacun un adjoint qui va les seconder dans leur tâche.
Le Président
Le rôle du Président est d’assurer la direction du club de telle manière que la bonne entente règne et que les objectifs du club soient ainsi atteints dans les meilleures conditions. Les principales tâches qui lui incombent sont :
- Ouvrir et utiliser le compte bancaire du club.
- Préparer les réunions en coordination avec le Trésorier et le Secrétaire.
- Diriger les réunions en présentant un ordre du jour, en guidant les débats et en répartissant les tâches entre les membres du club.
- Appliquer (ou éventuellement faire appliquer par le Trésorier) les décisions du club, notamment transmettre les ordres de Bourse et réceptionner les avis d’exécution.
- Signer les documents engageant le club, faire fonctionner le compte et assurer le relais avec l’intermédiaire financier.
- Veiller à ce que les décisions soient prises conformément aux règles du club et, d’une façon générale, à leur bonne application.
Un Président témoigne
Charles Collin de West Invest a trouvé l’expérience de clubiste très enrichissante : « Lors de la mise en place du club, j’ai pu développer mon esprit d’équipe, ma persévérance et mon sens de l’engagement, raconte-il. En effet, d’un naturel dynamique, sociable et consciencieux, j’ai trouvé dans ce challenge la confirmation de mon goût pour le développement de projet et le travail en équipe. Je pense que mon sens du leadership et du management a été bénéfique pour le groupe et a permis de concrétiser ce projet exigeant dans un délai très court. Cette mission a été également très enrichissante pour moi en terme d’apprentissage : elle m’a en effet permis de percevoir qu’il est toujours important de prendre en compte les points de vue de ses coéquipiers, notamment pour des décisions cruciales d’investissement. L’ouverture d’esprit, le sens de l’équipe et un bon partage des idées constituent la recette idéale pour mener à bien un projet ». |
Le Trésorier
Il a pour rôle, et ce n’est pas mince, de tenir la comptabilité du club à l’aide des relevés et des avis d’opéré que lui remet le Président. Cependant, sous l’autorité de ce dernier, il peut avoir accès au compte bancaire. Ses principales tâches consistent à :
- Avant chaque réunion, à établir l’estimation du portefeuille et calculer la valeur de la part ; assurer le suivi des versements de chaque membre et tenir la comptabilité de la trésorerie.
- Veiller à ce que les versements et les retraits des membres soient effectués selon les règles.
- Procéder aux répartitions (dividendes et intérêts) aux époques prévues.
Le Secrétaire
Il s’occupe des questions administratives concernant essentiellement les réunions et la documentation. En particulier :
- Il prépare les réunions selon les indications du Président, notamment en rassemblant les documents nécessaires.
- Il prend des notes.
- Après la séance, il établit un compte-rendu succinct et clair sur les débats, les votes, les décisions prises (achats, ventes, souscriptions…), les valeurs, les secteurs ou les techniques mis à l’étude, et la répartition du travail entre les clubistes.
- Il transmet ce compte-rendu au Président pour approbation puis à tous les membres du club.
L’arrivée et le départ de nouveaux membres
Un club d’investissement est un organisme vivant. Tout au long de sa vie des membres pourront le rejoindre et d’autres le quitter. Le traitement comptable de ces événements est détaillé dans le dossier comptabilité (Rubrique Club/en savoir plus/dossier/comptabilité). Ce qui nous intéresse ici, c’est plutôt la façon dont les choses doivent s’organiser pour bien se passer.
L’entrée
L’arrivée d’un nouveau membre est toujours possible tant que la barre fatidique des 20 participants n’est pas atteinte. Attention, on n’entre pas dans un club comme dans un moulin : c’est une décision qui est prise à l’unanimité des membres présents ou représentés lors de la réunion mensuelle qui statuera sur la ou les candidatures. Une fois les nouveaux candidats acceptés, le Trésorier doit faire un arrêté des comptes à la veille du premier versement du nouveau clubiste. Ainsi, si les versements sont effectués tous les 5 du mois, le bilan du club est dressé au 4 sur la base des cours de Bourse de clôture. En outre, tous les dividendes et autres revenus perçus préalablement sont distribués pour ne pas gonfler artificiellement le poste « plus-values latentes ». Une fois ces opérations effectuées qui permettent d’établir la quote-part de chacun des membres, l’entrée du ou des nouveaux membres peut intervenir. Deux cas de figure peuvent se présenter :
- Le club impose au nouvel adhérent d’avoir le même nombre de parts que les autres. Selon la valeur de la part qui est fonction de la performance du portefeuille, le versement initial sera plus ou moins élevé. Attention, il ne faut pas confondre « versement » et « valeur de la part ». Si les clubistes ont versé 4 000 euros chacun mais que leur part ne vaut plus que 3 200 euros à cause d’une baisse de 20 % du portefeuille, le nouveau participant doit verser 3 200 euros pour avoir le même nombre de parts que les autres. A l’inverse, si le portefeuille a gagné 20 % et que la part vaut 4 800 euros, c’est cette somme qu’il devra verser pour se mettre au niveau des autres. En aucun cas un nouveau membre doit être pénalisé ou favorisée à l’occasion de son entrée. Il peut arriver que la quote-part soit supérieure à 5 500 euros. Dans ce cas, le rattrapage devra être étalé sur plusieurs exercices.
- Le nouveau clubiste ne veut pas ou ne peut pas rattraper les autres. Cela ne pose absolument aucun problème. Sa quote-part du portefeuille sera fonction des versements qu’il va effectivement effectuer. Cela pourra aussi avoir un impact sur ses droits de vote si le club a choisi le mode de scrutin proportionnel.
La sortie
Nul n’est tenu de rester dans l’indivision. Tout membre qui décide de sortir de son club peut le faire à tout moment à condition, toutefois de respecter un certain formalisme (article 18 des statuts) : une lettre recommandée avec accusé de réception adressée au Président avec un préavis en général fixé à un mois. De plus, des pénalités de sorties, qui s’élèvent le plus souvent à 2 %, peuvent être prélevées sur la part que le membre démissionnaire a acquise sur l’actif net du club.
Que faire dans le cas du décès d’un membre ?
Le club d’investissement étant une indivision, le décès d’un des co-indivisaires n’est pas sans conséquence et implique que le club prenne un certain nombre de dispositions.
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Attention aux écueils !
Les clubs d’investissement recèlent un potentiel important. A condition d’éviter quelques obstacles, essentiellement d’organisation et de comportement. Pour vous éviter d’être pris au dépourvu, voici quelques conseils élémentaires.
Il faut déléguer.
Cela peut paraître une évidence mais la participation de tous n’est pas aisée à obtenir. Notre conseil aux membres du Bureau et, en particulier, au Président : « Déléguez, déléguez et déléguez encore… ou vous vous retrouverez avec l’essentiel du boulot ». Essayez de sentir au plus vite le pouls du groupe et assurez-vous que chacun prend une part équitable du travail à réaliser. Tout clubiste qui ne contribue pas suffisamment peut soit être un fumiste soit être gagné par l’ennui parce qu’il a le sentiment de ne pas être assez impliqué.
A l’inverse, celui ou ceux qui en feront trop peut en vouloir aux autres et finir par prendre des responsabilités excessives. Certains peuvent être réticents à se porter volontaire car ils n’on pas confiance dans leur capacité à effectuer des recherches sur les valeurs. N’hésitez pas à les guider dans l’intérêt de tous.
Quand l’ennui rode
Avec le temps, la motivation des membres du club put s’émousser. Cela est particulièrement vrai dans les périodes où la Bourse monte ou baisse sans discontinuer. Les gens se demandent alors à quoi peut bien servir un club puisque, dans le premier cas, on gagne à tous les coups et, dans le deuxième, investir avec succès est particulièrement difficile. Cela peut arriver aussi aux clubs qui s’installent dans une routine pendant plusieurs années sans rien essayer de nouveau. N’hésitez pas à bousculer les procédures, changez de philosophie d’investissement, renouvelez le Bureau, organisez des visites de site, invitez un intervenant extérieur… Bref, gardez votre club vivant.
Attention au miroir aux alouettes !
Un club qui n’y prend pas garde peut facilement être mis en danger par un membre (ou un animateur) trop savant et trop entreprenant. Soyez vigilants et ne vous écartez pas dangereusement de saines pratiques d’investissement. Si, à la suite d’une lecture, un membre s’enthousiasme pour une technique boursière que vous ne comprenez pas ou mal ou pour une valeur soit disant bon marché au comportement très volatil, commencez par vous méfier. Restez-en aux fondamentaux.
Les pièges du temps
Faire partie d’un club d’investissement demande d’y consacrer du temps. Assurez-vous que vous, comme les autres, en avez à lui consacrer et êtes disposés à le faire. Si vous pensez qu’il vous faut de deux à quatre heures de recherche et de travail pour préparer une réunion mensuelle qui durera de une à trois heures, cela veut dire que vous devrez de trois à sept heures par mois à votre activité de clubiste. Ce qui est tout à fait gérable pour la plupart des gens mais autant que les choses soient claires dès le départ pour tous.
Si vous trouvez que cela fait beaucoup, regardez donc par l’autre bout de la lorgnette. Si vous voulez investir avec succès à titre individuel, vous allez de toute façon devoir étudier et suivre les entreprises dont vous avez acheté les actions. Pour beaucoup de gens, faire partie d’un club d’investissement ne change pas grand-chose au travail qu’ils effectuent déjà. Et n’oubliez pas que cela vous permettra de bénéficier du travail des autres.
Gare aux erreurs de calcul
Cela peut paraître évident mais faites très attention aux comptes et à la façon dont vous calculez la performance (voir chapitre 8). En particulier, ne confondez pas versements et gains. Si vous accueillez un nouveau membre, ne lui faites pas supporter vos pertes passées ni bénéficier de vos gains. Et n’oubliez pas que si investir implique utiliser les mathématiques vous en resterez toujours aux bonnes quatre vieilles opérations que vous avez apprises à l’école primaire plus les pourcentages.
Amusez-vous !
Ne vous prenez pas au sérieux. Le club d’investissement est une aventure collective dans laquelle vous n’investissez que peu d’argent. C’est aussi une activité sociale dans laquelle l’humour compte autant que le bon sens.
Revenus imposés, plus-values exonérées
Au terme de chaque année, l’intermédiaire financier doit établir un imprimé fiscal unique, IFU, à chacun des membres du club. Ce document doit prendre en compte la quote-part des revenus (intérêts et dividendes) du membre du club ; et cela même si les revenus ont été réinvestis dans le club. Dans ce cas, ils sont considérés comme un versement. Réinvestis ou retirés, ces revenus sont imposables. L’IFU établi à la valeur du 31 décembre, doit prendre en compte les revenus de l’année écoulée. Il permettra aux membres des clubs de déclarer leurs revenus. Les plus-values réalisées pendant l’année ne sont pas fiscalisées. Elles ne doivent donc pas faire l’objet d’une déclaration fiscale.
Afin de permettre à l’intermédiaire financier d’éditer cet IFU, le Président du club doit lui fournir les informations suivantes concernant l’ensemble des membres du club :
Civ. | Nom | Prénom | Adresse | CP | Ville | Date d’entrée | Date de sortie | Quote-part des revenus en % |
Le président du club doit immédiatement signaler à l’intermédiaire financier les entrées et les sorties des membres. Cela lui permet de savoir si le membre a quitté le club avant ou après le versement des dividendes, et donc de lui établir un IFU.
Exemple de calcul des quotes-parts des revenus :
Un club composé de 10 membres dispose d’un portefeuille de 100 000€ investi en actions à hauteur de 90 000€ et en obligations pour 10 000€. Durant l’année, le club perçoit 3 500€ de dividendes et 500€ d’intérêts et réalise 5 000€ de plus-values sur les valeurs mobilières. Les revenus de l’année à déclarer pour l’ensemble des membres du club sont de 4 000€. Les 5 000€ de plus-values sont exonérées d’impôt pendant la vie du club et ne doivent pas apparaître sur l’IFU. Cas 1 : Les membres ont chacun effectué les mêmes versements et bénéficient de parts égales. L’intermédiaire financier doit alors éditer pour chaque clubiste unimprimé fiscal unique qui indique sa quote-part des revenus soit : (3 500 + 500) / 10 = 400€ Cas 2 : Les membres ont chacun effectué des versements différents. Les versements cumulés des membres se répartissent de la façon suivante :
Au 31 décembre 2010 les versements totaux cumulés dans le club s’élèvent à : (7 X 6000) + (3 X 4000) = 54 000 euros
Les quotes-parts individuelles sont donc simplement calculées de la façon suivante :
Une fois ce calcul effectué, la part des revenus attribuables à chaque membre est facile à déterminer :
L’intermédiaire financier doit alors éditer pour chacun des membres un IFU qui indique leur quote-part des revenus soit 444,44€ pour sept d’entre eux et 296,40€ pour les trois autres. |
La réunion constitutive
Etape déterminante, c’est au cours de la réunion constitutive que vont être définis les principes de fonctionnement qui régiront la vie de votre club. Cette réunion, la seule où la présence physique de tous les membres est obligatoire, peut se dérouler dans l’agence bancaire choisie par le club, chez l’un de ses membres ou dans tout autre lieu.
Au cours de celle-ci :
- Vous choisirez le nom du Club. C’est le moment de faire preuve d’imagination ! Quelques exemples parmi tant d’autres : Club Sans Souci, Club Boursi-Coton, Deux Sous Féminins, Club Couac 40, Crésus Club… Toutefois, évitez Picsou ; ils sont déjà très nombreux.
- Vous élirez le Bureau composé d’un Président, d’un Trésorier et d’un Secrétaire. Ces fonctions sont décrites en détail dans le guide du clubiste.
- Vous remplirez ensemble les statuts du club. Comportant les règles régissant le fonctionnement du club, ils devront être signés et paraphés par tous les membres ; Le Président conservera l’original et un exemplaire sera déposé auprès de l’intermédiaire financier dépositaire du compte du club. Il est nécessaire que chaque clubiste, pour son information, en reçoive, également une copie.
Vous êtes dès lors fin prêts pour commencer !