
Le décrochage du luxe, nouvelle donne ou péripétie ?
Les parcours boursiers des trois premières capitalisations de la place de Paris laissent rêveur, ou insomniaque, c’est selon. LVMH, le numéro un mondial du luxe, a cédé plus de 20 % depuis le 1er janvier, et 37 % sur un an. L’Oréal se débrouille mieux depuis le début de l’année, mais régresse tout de même de 15 % sur un an glissant. Quant à Hermès International, si son cours de 2 365€ est stable par rapport à la même période l’an passé, il est loin du sommet historique touché le 14 février dernier à 2 957€.
Les reculs de ces pépites de la cote parisienne, les seules à être valorisées plus de 200Md€, interrogent. L’âge d’or du secteur du luxe aurait-il pris fin ? Plusieurs éléments expliquent cette situation. D’une part, la fin de l’épisode Covid a entraîné une consommation effrénée, notamment des produits haut de gamme. Une tendance ponctuelle et exceptionnelle, qui a porté à des niveaux historiquement élevés les bases de comparaison. D’autre part, les acteurs du secteur ont, dans un premier temps, pris de plein fouet les difficultés structurelles du marché chinois, un moteur de croissance essentiel sur la décennie précédente. Et dans un second temps, la normalisation du marché américain, puis les turbulences créées par la guerre commerciale engagée par Donald Trump, ont déstabilisé un peu plus le secteur.
Enfin, le travel retail souffre. Bank of America rapporte que la croissance des achats détaxés en Europe a ralenti à + 7 % en mars, contre une hausse de 9 % en février et de 19 % en janvier. De même, alors que la progression atteignait 10 % en février en Asie-Pacifique, elle a plongé en territoire négatif de 7 % en mars.
Des tendances exacerbées par les droits de douane délirants brandis à la fois par Washington, puis par Pékin en représailles. Nul ne peut préjuger de l’avenir, mais cette surenchère semble toucher à sa fin et, à moins de vouloir mettre à bas le libre-échange et l’économie mondiale, un apaisement devrait suivre.
Dans cette perspective, les valeurs de luxe du CAC 40 ont toute leur place dans un portefeuille d’actions. La croissance de ces acteurs est actuellement perturbée, mais elle est traditionnellement pérenne. De plus, peu d’autres secteurs rivalisent en termes de rentabilité et de solidité des bilans. Dans la panique ambiante, la patience est donc de mise, pour La lettre comme pour ses lecteurs.
Loïc Danton
Achevé et rédigé le 30/04/2025
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