Le risque politique et la volatilité de retour
Un coup de tonnerre.
En annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale dans la foulée des résultats du scrutin européen, Emmanuel Macron a surpris tout le monde, investisseurs compris.
En effet, la perspective d’une arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN) à l’issue de cette élection est une hypothèse envisageable. Et les intentions économiques déclarées du RN suscitent l’inquiétude du marché. La chute du CAC 40 sur les séances qui ont suivi cette annonce en témoigne.
Autre signe tangible des craintes, l’écart entre les taux français et allemand à 10 ans a bondi : le premier, sous les 3 % avant l’élection, dépasse les 3,20 %, quand le second est resté stable, à 2,61 %. Un élément qui souligne la perception dégradée de l’Hexagone sur le plan économique, dix jours à peine après l’abaissement de la notation du pays par Standard & Poor’s.
Un enchaînement d’autant plus préjudiciable que le 6 juin, la BCE a décidé d’abaisser ses taux directeurs de 25 points de base. Un mouvement favorable aux marchés d’actions, qui montre la confiance de l’institution dans la fin de l’épisode inflationniste qui a pénalisé l’Europe ces deux dernières années.
Le scénario était donc plutôt propice aux actions, mais le risque politique induit par une probable cohabitation sur les trois prochaines années a pour l’instant eu l’effet d’une douche écossaise sur la place parisienne.
Premier secteur à pâtir de cette nouvelle donne, les services financiers. Sans surprise, une remontée des taux obligataires pénalise les valeurs bancaires, qui pensaient voir le bout du tunnel. Les groupes structurellement endettés, notamment dans le BTP et les concessions autoroutières, ont également souffert.
Ces effets à court terme ne sont guère surprenants, mais sont-ils durables ? Rien n’est moins sûr. Si dans l’immédiat l’incertitude devrait perdurer jusqu’aux résultats des législatives le 7 juillet prochain, la Bourse a désormais pris l’habitude de s’accommoder des soubresauts politiques, récurrents mais passagers.
En revanche, la grande gagnante de cet environnement inédit semble d’ores et déjà désignée : la volatilité. Jusqu’à présent étonnamment basse, elle devrait logiquement prendre de l’ampleur. Le sang-froid des investisseurs pendant cette période de turbulences sera la clé de la tenue, ou non, du marché.
Loïc Danton
Achevé et rédigé 13 juin 2024
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