
Laisser choir les couteaux qui tombent.
Avec un peu de méthode et de patience, la Bourse peut rapporter gros aux épargnants. Le plus ouvert des marchés de capitaux regorge de belles histoires d’entreprises auxquelles les particuliers sont libres de s’associer d’un simple clic. Mais sur ce théâtre de la vie des sociétés faisant appel public à l’épargne, les revirements et les tragédies sont également de mise. Worldline en est un bon exemple.
En 2014, ce spécialiste des paiements débarquait – en se scindant d’Atos, de sinistre mémoire – sur la cote parisienne au cours de 16,40€. Après avoir participé à la consolidation d’un secteur éclaté en rachetant le suisse SIX Payment Services et le français Ingenico, c’est la consécration : le titre intègre le CAC 40 en 2020 et culminera, l’année suivante, à 85€.
Puis le vent a tourné : plus technologiques et plus agiles, de nouveaux venus ont relégué au second rang les « vieux acteurs » comme Worldline, qui enchaîne les profit warnings nous conduisant à lâcher l’affaire vers 25€. Juste avant Noël 2023, l’action tombée vers 15€ ressort du CAC 40 sur des publications toujours médiocres.
Jusqu’à ce jour où, sur des informations de presse de transactions frauduleuses, l’action a chuté pour la première fois sous 3€. Worldline fait ainsi partie de la cohorte de la trentaine de valeurs parisiennes qui, contre la tendance, ont inscrit un point bas historique en 2025 au même titre que Casino, Vranken-Pommery, Maisons du Monde, EuroAPI, Air France-KLM, SES, Eutelsat, ou Solocal.
Quelles leçons en tirer ?
Tout d’abord, qu’il n’est jamais simple d’identifier les retournements de tendance d’une société dès leur survenance, surtout lorsque la valeur en question performait bien jusqu’alors. Nombreux sont ceux qui espèrent le retour en grâce des ex-bons élèves.
Ensuite, les spécialistes n’ont pas été d’un grand secours : selon FactSet, l’action Worldline était suivie par 19 analystes – comme la plupart des valeurs du CAC – avec une cible moyenne de 6€. Seul l’un d’entre eux conseillait de vendre, contre 14 « conservez » et quatre positions acheteuses.
Enfin, et même si l’ego en souffre, nul n’a raison contre le marché : même si c’est tentant, comme en témoignent les questions que nous posent souvent nos lecteurs, il est généralement vain – et coûteux – d’aller contre un momentum durablement négatif. Dans une optique patrimoniale et conformément à l’adage, mieux vaut laisser choir les couteaux qui tombent.
Emmanuel Gentilhomme
Achevé et rédigé le 25/06/2025
Essentiel de La lettre de la semaine :
Cette semaine, renforcez Compagnie des Alpes dont les activités profitent de la météo, et allégez LVMH dont les comptes semestriels s’annoncent mal | PAGE 2 |
CONSERVEZ Publicis qui semble bien positionné par rapport à l’IA, et Schneider Electric dont les perspectives demeurent attrayantes | PAGE 3 |
GARDEZ Bureau Veritas qui accélère son plan stratégique, et Sodexo qui renforce sa plateforme d’achats. Pour notre pari spéculatif, prenez des gains de 44 % en deux mois sur Wallix | PAGE 4 |
Les conseils d’analyse graphique | PAGE 5 |
Du nouveau dans le Portefeuille de référence de La lettre | PAGE 6 |
L’étude du fonds Korea Equity de JPMorgan | PAGE 7 |
Du côté des étrangères, renforcez Knorr-Bremse qui engrange de nouveaux contrats, et conservez BlackRock dont l’encours sous gestion a battu un nouveau record | PAGE 8 |
Nos confidentiels et l’avis du broker | PAGE 9 |
Enfin, la Rédaction répond à vos questions | PAGE 10 |
Pour en savoir plus sur les abonnements de La lette des placements cliquez ici.

Pour plus d’articles cliquez ici.