La macroéconomie globale change, et donc forcément son mode de régulation évolue.
Durant la période de grande modération qui peut être associée à la montée en puissance de la globalisation, l’économie avait tendance à évoluer autour d’une tendance stable.
La régulation s’opérait par la politique monétaire même lorsque les chocs étaient de grandes ampleurs comme lors de la crise financière.
Avec la nouvelle géographie du monde, sa polarisation, après la pandémie et la crise énergétique, et en attendant les effets dans la durée de la transition énergétique, cette tendance change, sans pour autant que l’on puisse la définir ex-ante. Elle pourrait ainsi disposer d’une dose d’instabilité.
La régulation ne peut plus être celle du “fine tuning”, celle de l’ajustement au plus près. Le puzzle de l’économie mondiale n’est pas encore réellement défini. Mais, le nouveau cadre nécessitera beaucoup d’investissements et l’utilisation de l’épargne existante. Cela se traduira par des taux d’intérêt réels plus élevés et une dynamique du conflit plus inflationniste.
À Jackson Hole, l’été dernier, Christine Lagarde s’interrogeait sur l’avenir de la politique monétaire dans un monde dominé par les chocs d’offre.
Mario Draghi lui a explicitement répondu le 15 février lors du congrès américain des économistes d’entreprise (NABE). La politique monétaire aura un rôle secondaire en complément de la politique budgétaire.
Avant la pandémie, l’économie était celle de la grande modération, marquée par une faible volatilité
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