2025, une année boursière très politique ?

Certes, la Bourse ne fait pas de politique. Sa vocation consiste à donner des prix aux titres qui y sont cotés et à les faire évoluer au gré des nouvelles, dont certaines sont cependant de nature politique.
Considérons les actions américaines : tirées par les technos, elles ont connu ces dernières années des performances rares dopées, depuis l’automne, par le « Trump Trade », qui consistait à parier sur les baisses d’impôts et la dérégulation promises par le candidat à la présidentielle.
Mais à ce jour, les grands indices de Wall Street ont corrigé et ne progressent pratiquement plus depuis le début de 2025.
Pourquoi ?
Maintenant que les menaces douanières brandies par Donald Trump se rapprochent, les anticipations d’inflation accélèrent et le moral des consommateurs flanche, d’autant que les coupes budgétaires inquiètent.
Wall Street redoute donc que les États-Unis ne souffrent de stagflation.
Et en Europe ?
Là encore, la politique a joué sur les prix : tout juste arrivée, l’administration Trump prétend mettre un terme à la guerre d’Ukraine et a engagé des négociations en ce sens avec Moscou. L’Europe n’y est qu’à peine conviée, mais ses marchés en profitent. Du côté du gaz, que le Vieux Continent a longtemps importé en masse de Russie, les prix se détendent.
Aussi floue et incertaine soit-elle, l’éventualité de la fin de la guerre a également réduit la prime de risque pénalisant les Bourses continentales, ce qui explique en partie la ¬hausse de 10 % de l’indice large européen Stoxx 600 depuis fin 2024. Si la paix se profile, comment se fait-il alors que l’indice Stoxx Europe Aerospace & Defense fasse mieux encore en prenant 16,4 %, avec + 58 % pour l’industriel militaire allemand Rheinmetall, + 45 % pour le groupe italien d’aéronautique et de défense Leonardo, + 37 % pour son homologue français Thales, ou + 32 % pour le suédois Saab ?
Les déclarations fracassantes de l’administration Trump suggèrent un changement radical des relations transatlantiques où l’Europe, privée du traditionnel « parapluie américain », devrait assurer elle-même une défense longtemps négligée. Vainqueur des législatives en Allemagne, le probable futur chancelier Friedrich Merz dis¬cute d’ailleurs d’une rallonge du budget militaire allant jusqu’à 200Md€.
Bref, la Bourse est aussi capable de donner un prix à des revirements stratégiques.
Achevé et rédigé le 26/02/2025
Cette semaine, prenez des profits sur GTT après des résultats stellaires, et allégez Capgemini dans l’optique d’un S1 2025 toujours compliqué | PAGE 2 |
CONSERVEZ Interparfums après des comptes annuels record et un premier relèvement d’objectif pour cette année, ainsi qu’Air Liquide, au plus haut historique | PAGE 3 |
GARDEZ Michelin malgré des volumes toujours faibles, et Legrand dont l’action atteint de nouveaux sommets. Pour notre pari spéculatif, achetez Beneteau pour jouer la reprise | PAGE 4 |
Les conseils d’analyse graphique | PAGE 5 |
Le point sur le Portefeuille de référence de La lettre avec cinq ajustements | PAGE 6 |
L’étude du fonds ABN Amro Candriam European ESG Smaller Companies Equities | PAGE 7 |
Du côté des étrangères, achetez ASML pour spéculer sur le redressement, et conservez Moncler qui a nettement rebondi en fin d’année | PAGE 8 |
Nos confidentiels et l’avis du broker | PAGE 9 |
Enfin, la Rédaction répond à vos questions | PAGE 10 |
Pour en savoir plus sur les abonnements de La lette des placements cliquez ici.

Pour plus d’articles cliquez ici.