
La « charrue énergétique » avant les bœufs ?
La Bourse est friande d’innovation, de belles histoires d’entreprises, et d’une croissance des ventes augurant d’un effet de levier sur les bénéfices. Mais attention aux promesses mirifiques et aux effets de mode. S’insérant dans la thématique vendeuse de la transition énergétique, l’hydrogène en est un bon exemple.
En 2021, les pouvoirs publics ne ménageaient pas leurs efforts pour soutenir cette nouvelle filière, et c’est d’ailleurs cette année-là qu’à la Bourse de Paris, les actions estampillées « hydrogène » des équipementiers Hydrogen Refueling Solutions (HRS) et McPhy culminaient aux environs de 50 et 42€ respectivement, suscitant des questions de la part de nos abonnés (voir ici et là).
Seulement voilà : la demande d’hydrogène, du moins à court terme, a manifestement été surestimée. La sanction a été rude pour les deux pure players précités : l’action HRS cote aujourd’hui moins de 4€ et celle de McPhy moins de 10 centimes. Et pour cause : faute de repreneur, cette dernière société vient d’être placée en liquidation judiciaire. D’autres acteurs, comme GTT et Air Liquide, se sont également lancés dans l’hydrogène.
Mais ces groupes solides et diversifiés ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier et malgré les déboires de l’hydrogène, leurs actions, qui font partie du Portefeuille de la rédaction, viennent de marquer des sommets historiques.
Considérons un sujet connexe : celui de l’électrification de l’économie au détriment du pétrole, et donc de la décarbonation.
Depuis le début du siècle, des politiques publiques conduisent à étoffer les parcs de centrales électriques en faisant davantage de place aux éoliennes et aux panneaux photovoltaïques. La demande suit-elle au même rythme ? On peut se poser la question : l’inflation énergétique de ces dernières années a conduit entreprises et ménages à réduire leur consommation d’électricité, alors que les incitations à passer des chaudières au fuel aux pompes à chaleur connaissaient des à-coups.
Bref, après avoir subi une pénurie de courant durant les deux derniers hivers, la France, qui a maintenant « réparé » son parc nucléaire, souffre pour l’heure de surproduction. Un point que nous surveillerons de près puisque dans la stratégie de valeurs comme Engie et TotalEnergies, les énergies renouvelables occupent désormais une place de choix.
Emmanuel Gentilhomme
Achevé et rédigé le 21/05/2025
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