Donald Trump aura donc réussi en quelques jours ce que la plupart des pays européens appelaient de leurs vœux depuis maintenant plus d’une décennie : faire sauter le verrou budgétaire allemand. Encore impensable il y a encore quelques semaines, Friedrich Merz, futur chancelier, leader de la CDU/CSU et chantre de l’orthodoxie budgétaire (qu’il défendait encore pendant sa campagne), a repris le fameux « quoi qu’il en coûte » de Mario Draghi pour annoncer un ambitieux plan de relance : « Compte tenu des menaces qui pèsent sur notre liberté et notre paix sur notre continent, le mot d’ordre pour notre défense doit être : whatever it takes ! ». C’est un véritable aggiornamento pour l’Allemagne, décriée ces dernières années pour son manque d’investissement et ses excédents commerciaux qui pénalisaient l’activité de ses voisins européens. En deux ans, l’Allemagne a vu disparaître ce qui faisait la base de son économie sous l’ère Merkel : l’énergie russe bon marché, une industrie automobile robuste (remise en cause par l’Empire du milieu) et le bouclier militaire américain (remis en cause par Donald Trump).
Le plan de relance proposé va clairement au-delà des espérances. Il viserait d’une part à créer un fonds d’infrastructure de 500 Mds d’euros (11.5% du PIB) sur 10 ans avec un champ d’intervention assez large (transport, santé, énergie, éducation,…). Cela ne serait pas de trop
[...]